Nom : Nil’Sastarel
Prénom : Samael
Surnom : Majesté, Votre Altesse, La Lame, La Bête, L’Héritier, le Renard, le Comptable, le Savant, Ysengrimus, le Vengeur, le Juste, le Vrai Prince, le Digne Roi
Âge : 25 ans
Sexe : Masculin
Race : Lycan (refoulé)
Métier : Roi du Continent du Centre
Lieu de naissance : Dans les souterrains du Château fortifié du Continent Central.
Histoire :C’est bien l’histoire du Roi Samael que vous demandez ? Le Renard, la Bête, Le Vrai Prince ? Le bel homme de vingt-cinq ans à la tête de l’empire qui lie tous les autres ? Le Continent Central ? L’homme le plus en vue de son continent somme toute...
Que pouvons-nous vous dire sur lui ? Et bien... Commençons par le commencement. Peu de personnes connaissent les circonstances de sa naissance. Certains disent qu’il n’a jamais connu le Centre avant qu’il ne prenne le trône. D’autres disent que c’était un monstre qui a fait venir la mort sur sa famille le jour de sa naissance... La vérité, c’est que toute sa famille est bien morte ce jour.
Le Roi, son père, et la douce Amalia, sa mère, formaient un couple heureux, déjà bénis par la naissance d’une charmante enfant, la princesse Melian. Un héritier au trône ne pouvait que venir combler leur bonheur déjà flamboyant. Alors que la grossesse de la Reine arrivait à son terme et que l’on se préparait activement à accueillir l’héritier du Royaume, un évènement vint anéantir le bonheur de cette famille... et la quiétude du Royaume.
Une nuit, alors que tout le monde dormait paisiblement, comme à leurs habitudes, un régiment de soldats, menés par un des conseillers du Roi Valandil, attaqua le château dans le but évident de s’emparer du trône. La Reine et sa fille se réfugièrent dans les souterrains, accompagnées de la gouvernante de l’enfant et du maitre d’arme du château, les deux seules personnes en qui le couple royal avait une parfaite confiance.
La Reine accoucha dans les souterrains, et mourut rapidement d’une hémorragie. D’un commun accord, le maître d’arme emporta le nouveau-né dans le Sud, auprès de sa famille, alors que la gouvernante partait avec la petite princesse à l’est.
Alors la vie du petit prince commença... Il était de constitution robuste et le voyage, bien que compliqué pour un nouveau-né sans sa mère, se passa sans trop de mal. Protégés par les sujets du royaume, le maître d’arme et l’enfant avançaient sans trop de mal vers la frontière. Le bébé fut nourrit de loin en loin par les femmes du pays, qui lui prêtèrent leur sein avec dévotion. Cet enfant était le Vrai Prince, le Digne Roi. Un jour il reviendrait et reprendrait leur trône à celui qui avait déjà acquis le surnom d’Usurpateur. Ceylan Landaris n’était pas apprécié par le peuple, à la fois pour le meurtre de la famille royale, et sa façon de gouverner, qui drainait le moindre foyer de ses économies et de leur source de nourriture.
Samael quitta le royaume au bout d’un mois et demie de cavale, devenu un bébé vigoureux et silencieux. Jamais il ne pleurait, son attitude trop peu enfantine et son regard vert mettaient déjà mal à l’aise ceux qui s’intéressaient de trop près à lui. Mais tout le monde lui trouvait des excuses. Cet enfant n’avait plus de famille à la seconde même où il était né. Il ne pouvait pas être normal. De plus, un sang royal coulait dans ses veines, et il serait élevé dans le seul but de revenir réclamer la terre et la couronne qui lui appartenait. C’était déjà un roi... Le seul et unique Roi du Centre.
Le maître d’arme ne pouvait s’occuper de l’enfant par lui-même et le confia à un assassin du Continent Sud, moyennant une jolie somme pour l’élever chaque mois. Tharn Al’Halva s’occupa de lui de l’âge de deux mois jusqu’à son dix-huitième anniversaire. Ils vivaient à trois, Tharn, Gwynvere sa nièce et lui. Gwynvere était âgée de trois ans de plus que lui et devint comme sa sœur, son amie, sa confidente, la seule qui comptait vraiment pour lui.
Il ne garda pas grand souvenir des premières années, traité juste dans le besoin par Tharn et la nourrice engagée pour l’occasion. Seule Gwynvere lui donnait de l’affection. Quand elle était plus jeune, et lui poupon, elle passait des heures avec lui, à le bercer sur son lit, lui sourire, lui chanter des berceuses et babiller avec lui. Le bébé sévère trouvait une mère, et la petite fille, une distraction que ne lui permettait pas son handicap. Tout de suite, une forte complicité s’installa entre eux. Ils dormaient ensemble, se baignaient dans un même bain (enfin jusqu’aux cinq ans du jeune homme), prenaient leur repas ensemble, jouaient ensemble, riaient ensemble, tout ça sur le seul et même lit qui rythmait la journée de Gwynvere. (Sauf le bain bien sûr, Tharn la portait jusque là-bas, et plus tard ce fut Samael qui remplit ce rôle avec une certaine tendresse...) Ils partageaient tout, sans hésitation. Petit, quand il arrivait à Samael de sortir, il lui ramenait toujours quelque chose de l’extérieur. Des fleurs, des cailloux, un petit animal qu’il posait doucement sur ses genoux.
Samael se souvenait de la complicité qu’ils avaient alors... Des premières nuits qu’il avait dû passer loin d’elle, assailli par les cauchemars. Une nuit en particulier...
Vers les trois heures du matin, le petit Samael alors âgé de sept ans se réveilla en sueur, tout tremblant et grelottant alors que la température de la pièce avoisinait les trente-trois degrés. Dans son esprit, des tentacules tentaient encore de l’atteindre, se glissant autour de sa gorge, enserrant sa poitrine, l’empêchant de respirer. Reprenant difficilement sa respiration, l’enfant essaya d’oublier son rêve, la noirceur de la mer, et Gwynvere, enlisée dans l’étreinte du Kraken, ses jambes mortes s’agitant mollement sous la force dévastatrice de la bête.
Incapable de s’en empêcher, Samael glissa hors de son lit, conscient des remontrances qui l’attendraient le lendemain. Mais peu importait. Si Tharn le frappait, Gwynvere lui donnerait une caresse, et s’il l’enfermait, Gwynvere le ferait libérer. la douleur n’était rien en comparaison de la présence chaude et rassurante de sa sœur dans son lit.
Silencieusement, Samael ouvrit la porte de sa chambre, vérifiant que Tharn ne veillait pas encore comme il lui arrivait de le faire. Rassuré par le silence de la maisonnée, Samael glissa, pieds nus sur le sol de pierre. Ses pas le portèrent jusqu’à la chambre dans laquelle il avait dormi cinq ans d’affilée, avant que Tharn ne décide de les séparer Gwynvere et lui. Il connaissait par cœur cette porte, comment baisser la poignée pour qu’elle ne grince pas, à quel endroit effectuer une pression pour que le bois de craque pas... Vivre avec un assassin vous instruisait sur certaines choses, notamment l’art de rester silencieux et à l’écoute du moindre bruit suspect.
Sans bruit, il referma la porte et traversa sur la pointe des pieds les quelques mètres qui le séparaient du lit double dans lequel sa sœur dormait d’un sommeil paisible et léger. Il savait qu’elle savait qu’il savait qu’elle savait qu’il était là. Ca avait toujours été comme ça entre eux. Soulevant les draps, il se glissa dans le lit, se blottissant contre sa chaleur alors qu’elle refermait tendrement ses bras autour de lui. Samael enfouit son visage dans le cou de Gwynvere, respirant son parfum rassurant.
Elle lui chuchota une phrase, s’enquérant de ses angoisses, caressant doucement ses cheveux. Il lui murmura une réponse, lui raconta son cauchemar, son anxiété... Mais pourquoi avoir encore peur ? Elle était là, tout allait bien...Passé l’âge de la petite enfance, il lui fut enseigner tout ce qu’un roi se doit de savoir, toutes les disciplines, et bien sûr le maniement des armes et la science de la guerre. En grandissant, Samael excella dans cette discipline, maniant l’épée avec une qualité rare, une précision et une force que peu de gens développaient. Oh bien sûr, l’arc, le poignard, jusqu’à la hache ou la massue, l’usage des poisons et des plantes toxiques, rien n’avait été laissé au hasard dans son apprentissage. Le maître d’armes s’en était assuré...
Les leçons de philosophie, et celles plus élémentaires sur la façon de tenir une maison, survivre seul en pleine nature, étaient dispensés par maître Tharn. Qui ne s’intéressait pas le moins du monde au jeune homme qu’il devenait. Seule Gwynvere trouvait un intérêt au jeune homme. La petite fille, puis la jeune femme qu’elle devint, s’intéressait beaucoup à Samael, et contrairement à Tharn, lui apportait l’affection qui n’existait pas dans la vie. Gwynvere lui transmettait ses leçons avec exactitude, et lui, lui apprenait tout ce qu’il savait et qui l’intéressait.
Son enfance ne fut pas des plus ordinaires, mais Samael grandit avec les enseignements du maître d’arme qui venaient une fois par mois lui enseigner l’histoire de son pays, de son royaume et de sa famille. Il apprenait, se forgeait un caractère, et une haine froide envers celui qui lui avait volé sa famille. La vengeance viendrait en son temps, il le savait, et ne pensait pas à précipiter les choses. Son caractère le poussait à fomenter dans son esprit un plan, à envoyer des lettres dans son pays, trouver des alliés, se forger une armée. Dès son adolescence, il entreprit de retrouver le contact de son pays, sans relâche, en même temps que les leçons qui lui étaient prodiguées. Il s’intéressait à tout, retenait beaucoup de choses, et pendant près de cinq ans, il ébaucha un plan qui ne cessait de grandir et de se préciser. Il étudiait des plans du château, la formation du pays, les constantes météorologiques, les forces et les faiblesses du royaume.
Il était savant, rusé, intelligent. Il comprenait les choses mieux que personne, avant les autres. Gwynvere était la seule qui savait ce qu’il pensait. Quand il la portait jusqu’au bord d’une rivière, ou d’une étendue d’eau quelconque, rien que tous les deux, et qu’ils jouaient ensemble dans l’eau, comme deux enfants. Il faisait toujours attention à elle, conscient que sa vie ne reposait que dans ses mains à ces moments-là...
Somme toute, il n’eut pas une enfance et une adolescence parfaite mais elle n’était pas non plus désertée des traditions familiales habituelles. Il avait un toit, une maison, de l’amour... Plus de parents certes, mais une sœur qui l’aimait et qu’il aimait... Il avait été éduqué avec sévérité mais son caractère le poussait à toujours vouloir faire mieux, maîtriser ses sujets à la perfection, s’exercer jusqu’à tard dans la nuit, pour que tout devienne automatisme et gagner du temps dans ses réflexions. Il n’aimait pas la médiocrité chez lui, et ne voulait pas devenir roi si c’était pour être faible. Il avait vite compris qu’un pays se devait d’avoir à sa tête un homme fort, que ce qui avait tué ses parents étaient la faiblesse de son père qui n’avait pas su montrer comme il se fallait à ses rivaux l’amour qu’il portait à son pays et la férocité avec laquelle il se battrait pour lui.
Samael ne connaissait pas son pays mais il l’aimait déjà, à travers ce que lui racontait son mentor... Il y faisait moins chaud, les près étaient verdoyants, les saisons régulières, et l’hiver il y faisait froid... Il imaginait les plaines douces à pertes de vue, l’océan verdoyant lorsque le vent soufflait sur les hautes herbes... Il rêvait du jour où il retrouverait son royaume, et où il le redécouvrirait à cheval, galopant à travers les forêts, les champs, salueraient ses sujets, découvrirait un doux soleil qui réchaufferait sa peau mate...
Mais pour cela, il fallait être le meilleur. Meilleur à l’équitation, meilleur en combat, meilleur en stratégie, connaître toutes les sens permettant d’étudier le terrain, tout ce qui lui permettrait de prendre connaissance des stratégies de l’adversaire... Connaître tout.
A dix-huit ans, Samael quitta Tharn et Gwynvere alors qu’elle se mariait, pour s’installer seul avec son mentor, puis plus tard avec les troupes qu’il avait graduellement montées. Avec quel argent ? Samael avait ses sources, et il était suffisamment puissant et intelligent pour trouver de quoi financer une armée. Ainsi, au Sud, s’éleva une armée grandissante, alimentée régulièrement des exilés du Centre par Ceylan Landaris, ses menaces et sa politique de Terreur.
Il se souvenait du jour où il avait abandonné la maison de son enfance comme si c’était la veille... Gwynvere était déjà mariée et avait quitté la maison, le laissant seul avec Tharn qui ne savait franchement que faire de lui. Il n’avait plus sa nièce à éduquer, et trouvait le jeune homme plus embarrassant qu’autres choses. Ils n’avaient jamais eu aucune relation familiale et leur cohabitation était à couteaux tirés.
Le jour où Gwynvere avait annoncé qu’elle ne tuerait plus fut certainement la fin de leur entente placide. Samael n’avait jamais vu l’homme dans une colère si noire. La rage rendait ses yeux si noirs que supporter son regard relevait du défi, sa mâchoire tremblait sous la puissance de sa colère, de même que ses poings dont les tendons tirés menaçaient de craquer. De retour de sa rencontre avec sa nièce, Tharn avait massacré quelques meubles, hurlé des jurons pendant des heures durant alors que Samael s’entraînait calmement au soleil, la tête haute, le torse nu dégoulinant de sueur. Ses mouvements étaient fluides, concentrés. Il travaillait sa force musculaire, sa souplesse, maîtrisant son corps avec une rare perfection.
Ses sens étaient aux aguets. Il sentait Tharn, si proche, et sa colère dévorante. Il admirait Gwynvere pour le courage dont elle faisait preuve. Faire face au maître assassin, réfuter ses ordres... Il savait que tout ne serait pas si simple, qu’elle se mettait en danger.
Enfin, il entendit le bruit caractéristique d’une épée qu’on tirait de son fourreau, puis les pas d’un homme. Pesants... Alourdis par l’alcool dont il sentait les effluves arriver jusqu’à lui. Tharn buvait peu. Gardait généralement son calme. Mais pas aujourd’hui... Lentement, Samel se retourna, en garde, face à l’assassin. Jamais il n’avait croisé le fer avec lui. A vrai dire, l’épée n’était pas son arme de prédilection, il le savait, pas plus que le combat d’homme à homme. Un assassin vivait de coups en traître, de subtilité, de vitesse. Pas de force brute, de tactiques défensives et de lames lourdes.
Pas une parole ne fut échangée. Samael jaugea son adversaire du regard. La colère le servait et le desservait. Plus de puissance, moins d’attention. Mais le maître avait plus d’un tour dans son sac, et il restait rapide, même si aveuglé par son désir de faire payer à sa nièce son affront. En garde, Samael observa la démarche de Tharn. Alourdie par l’alcool... Mais encore subtile. Peut-être qu’il ne faisait que semblant.
Le combat s’engagea en silence. Leurs corps souples s’esquivaient, leurs épées s’entrechoquaient, envoyant dans les bras de Samael les délicieuses vibrations du combat. Sa poigne était ferme, sa garde parfaite. Il avait vécu avec lui, reçu les mêmes leçons que Gwynvere. Il savait quels endroits protéger de la lame de l’homme... L’assassin était rapide, mais Samael était jeune, vif, puissant, et il connaissait l’art de l’épée bien mieux que Tharn qui jeta finalement la lourde lame pour des poignards plus fins, plus légers et redoutablement acérés.
Samael brillait moins dans les combats de cet acabit. De loin il préférait la résonnance des deux lames s’entrechoquant au sifflement des poignards dans l’air. Samael abaissa sa garde, se fit plus lourd, esquiva l’attaque suivante avec lenteur. Un premier coup fendit sa cuisse, un second son biceps. Samael serra les mâchoires, et dans un nouvel élan, se baissa pour lui asséner un rude coup derrière la cuisse, tranchant le muscle, fracassant un os. Le cri de Tharn brisa le silence.
Il ne fallut qu’une seconde plus à Samael pour le désarmer et poser sa lame sur sa nuque. Seules leurs respirations étaient audibles, haletante de douleur pour l’une, essoufflée pour l’autre. Tharn leva le regard sur Samael. Un regard où la rage n’avait pas disparu, et où la haine était présente.
« Pars. »
Il n’y eut qu’un mot. Un seul.
Et Samael rentra dans la maison, laissant Tharn s’occuper lui-même de sa blessure alors que son sang coulait à flot. Après ce jour, le maître assassin fut réduit à un état quasi similaire à celui de sa nièce, une jambe incapable du moindre mouvement... Tout de suite après, Samael quitta la maison de son enfance, rejoignant dans la jungle son mentor, le maître d’arme qui l’avait emmené jusque-là. Gwynvere ne fut jamais vraiment mise au courant de la raison pour laquelle Tharn avait perdu sa jambe, mais ce ne fut pas ce détail qui emêcha le maître assassin de la presser de revenir, encore et toujours...Samael n’eut que de très brefs contacts avec Tharn pendant ces deux années. Ce dernier faisait comme s’il n’existait pas, tout comme le roi du Sud faisait mine d’ignorer sa présence. Gwynvere, quant à elle, il la vit de temps en temps, quand il sentait qu’il avait besoin de sa présence plus que celle de n’importe qui d’autre. Ces jours-là il lui rendait visite, il lui parlait et elle lui parlait.
Un autre jour fut particulièrement marquant dans l’histoire de Samael...
C’était une nuit de pleine lune – pour ne pas faire cliché – et Samael était victime d’insomnies, ce qui arrive souvent quand on prend la tête d’une armée et que le but de sa vie est sur le point de s’accomplir... Samael ne pouvait donc pas dormir, et comme à chaque fois où les doutes ou cette peur insidieuse l’assaillaient, son premier réflexe était de voir Gwynvere, la seule qui comprenait ce qu’il ressentait et arrivait à le réconforter et accessoirement le faire dormir. Il n’avait pas honte de dire qu’à ce jour, les bras de sa sœur avaient toujours le pouvoir de le rassurer et de l’endormir, tout comme ils le faisaient quand il était bébé...
Dans le silence relatif de la nuit en forêt, Samael traversait la jungle, son expérience et ses instincts le menant sûrement vers la maison que partageaient sa sœur et son mari. Lui et Samael s’entendaient bien, sans excès. Samael le trouvait un peu trop remuant pour avoir confiance en lui et Dorian trop calme et posé pour le trouver amusant. Ce qui ne les empêchait pas d’aimer tous deux la même femme. D’un amour fraternel pour l’un et transi pour l’autre...
Alors qu’il ne se trouvait plus qu’à une dizaine de minutes de là où reposait sa sœur, Samael interrompit sa course, intrigué par un bruit brisant l’ambiance typique de la jungle. Le sifflement des serpents, les soupirs endormis des singes, les crissements des insectes, bruits de quelques félins nocturnes, les battements d’ailes des oiseaux nocturnes, tout ceci fut brisé par le caractéristique cri d’un loup sauvage. Bestiole pas vraiment intime à la jungle tropicale...
Méfiant et prudent, Samael sortit son épée. Il existait deux types de loups... Les animaux, qui ne se frotteraient pas à lui à moins d’être affamés, chose improbable dans une jungle aussi fournie, et même s’ils n’étaient pas coutumiers d’une telle faune, attraper n’importe quel mammifère au bord de l’eau ne demanderait pas tant d’efforts à une meute. Sauf qu’il n’y avait eu qu’un seul et unique cri. Et les loups solitaires étaient peu nombreux. Voire carrément absents de ce continent.
Ce qui l’amenait à une seconde hypothèse... Si les lycans étaient aussi des mammifères vivant en meute, il était beaucoup moins improbable d’en trouver un seul en pleine jungle que l’animal dont ils étaient issus...
Un lycan se déplaçait vite. Il pouvait être silencieux. Il pouvait aussi bien être bruyant. Maître de lui-même ou instable. Tout dépendait de la personnalité de son hôte et de sa capacité à gérer son loup.
Le silence s’étant rétabli, Samael resta en garde, tournant sous lui-même pour identifier le moindre bruit qui aurait pu le renseigner sur la position du lycan. Il savait ses chances proches de zéro. Si la bête l’avait flairé, il voudrait goûter son sang... Son intuition était rarement mauvaise, aussi ne fut-il pas pris au dépourvu lorsqu’une énorme bête velue se jeta sur lui. Pourtant il ne parvint pas à esquiver l’attaque, la puissance du montre envoyant valser son épée loin derrière lui.
Face à la gueule du monstre, débordante de crocs plus acérées les unes que les autres – et à l’haleine puante pour tout avouer – Samael serra la mâchoire, repoussant de toute la force de ses muscles bandés l’énorme masse de muscle qui le surplombait. Mais même avec ses quatre-vingt kilos, il ne pouvait contrebalancer les quelques trois-cent kilos du monstre... Les crocs se refermèrent sur sa gorge avec une étonnante douceur. Il ne lui arracha pas la tête comme il s’y attendait, se contentant juste de serrer, implantant au plus profond de son être son venin, arrachant à Samael un grognement de douleur étouffé. Plusieurs fois, le lycan le mordit, mâchouillant sans trop de scrupules le corps affaibli du Prince Légitime. Ce ne fut qu’après être certain qu’il mourrait ou deviendrait un loup que le lycan le lâcha, s’éloignant en silence dans la nuit devenue beaucoup plus sombre pour au moins un être humain.
Au bord de l’évanouissement, Samael trouva la force de se traîner jusqu’au seuil de la maison de sa sœur, où il s’écroula inconscient sur le paillasson. A partir de là il ne sut pas trop ce qu’il se passa, trop affaibli par la perte de son sang, ses plaies si nombreuses que son corps paraissait à peine humain et la transformation qui commençait en lui.Tout ce qu’il sut jamais, c’est que le lendemain, quand il se réveilla le corps intact, il n’était plus humain. Ses yeux voyaient mieux. Sa puissance avait grandi. Ses sens s’étaient tous développés, et l’odeur des légumes lui paraissaient étrangement insupportable, alors que la viande avait pris une dimension nettement plus alléchante. Surtout la viande crue. Oh bien sûr, il n’avait jamais été très friand des légumes mais... désormais ils le répugnaient.
Gwynvere garda le secret sur ce qu’il était devenu. Dorian aussi, puisqu’il avait apparemment oublié tout ce qu’il avait pu faire lorsque sa femme avait pris possession de son corps alors qu’il dormait. Elle l’aida du mieux qu’elle put, trouvant toujours le moyen d’être là pour les quelques pleines lunes qu’ils partagèrent encore avant qu’ils ne se séparent vraiment. Elle l’attachait, l’empêchant de faire du mal, l’empêchant de laisser quelqu’un découvrir son secret. Plus personne ne lui ferait confiance si l’on savait ce qu’il était...
Le Prince Légitime. Un loup-garou.
Peu de temps après le décès de Gwynvere, et bien qu’il n’en sache rien, Samael lança son attaque contre le Centre. Le peuple était avec lui, le cachait, le protégeait, alors qu’il infiltrait son propre royaume, reconquérant silencieusement les campagnes, liant à sa cause soldats, paysans, et tous ceux qui voulaient bien le soutenir dans sa démarche. Son charisme, son statut connu par tous l’aidaient dans cette démarche au moins autant que son intelligence et la force de ses convictions.
Rapidement, il écrasa les troupes de Ceylan Landaris, les siennes étant plus puissantes, plus entraînées, animées d’une rage plus forte et principalement gouvernées par un chef de guerre plus rusé, plus instruit, plus conscient des avantages et des inconvénients de sa situation. Il ne lui fallut que quelques semaines pour rallier la capitale du pays, et pas plus d’une seconde pour décider du sort de celui qui avait été à l’origine de la mort de ses parents. Officiellement, il avait été sommairement exécuté par le roi lui-même. Officieusement, il était toujours vivant, une longue peine débutant à peine, faite de souffrances, de privations et d’une haine incommensurables à l’égard du Roi.
Depuis ce jour, quelques années avaient passé. Il avait appris la mort de sa sœur, chose qui l’avait rendu plus que furieux, puis découvert sa nouvelle existence, ce qui n’avait guère apaisé sa peine... Même si elle était présente, il se doutait que le bonheur n’était pas vraiment une part entière de sa vie... Il avait maté une rébellion... Il l’avait de nouveau à ses côtés...
Il régnait sur un continent. Un royaume... Son royaume. Pour une grande part, ses sujets l’appréciaient... Pour d’autres, les complots continuaient. Mais il faisait confiance à son maître assassin pour assurer sa protection.
Maintenant, il gouvernait, il avait atteint son but, il lui fallait protéger son royaume.
Une alliance avait été conclue... Une alliance avec l'Ouest, qui lui promettait la paix avec cette nation. Il ne commettrait pas les erreurs de son père. Il épouserait une femme qu’il n’aimerait peut-être pas, mais une femme qui assurerait l’avenir de son peuple. Il ne lui accorderait peut-être pas tout l’amour qu’elle désirerait mais il n’oublierait pas ses sujets. Il était prêt à sacrifier son bonheur pour celui de son peuple...
Mais après tout... Qui sait ce que son avenir lui destine ?
L'âme gardienne/ l’ancêtre protecteur: Son père, Valandil Nil’Stastarel, l’ancien Roi du Continent Central, a été assassiné vingt-cinq ans plus tôt le jour de sa naissance. C’était un homme bon, qui aimait ses sujets, mais dont l’autorité n’était pas le point fort. Il consacrait plus de temps à sa petite fille de deux ans, Melian, et à la Reine Amalia, son épouse enceinte de leur futur fils, héritier du trône, qu’à son royaume qui, avec l’aide de ses dévoués conseillers, survivait sans trop de peine.
La quasi non implication du Roi dans les affaires économiques du Royaume permettait une prospérité comme peu de continents connaissaient à la même époque. Pour lui, tant que tout le monde mangeait à sa faim, tout allait bien. Il n’avait aucune rancune envers les continents voisins, et s’il empêchait aussi fermement que possible l’invasion de son territoire, il ne cherchait pas à envahir celui des autres.
Malheureusement, d’autres n’avaient pas le même avis, et trouvaient ce roi trop faible, trop peu ambitieux. Un de ses conseillers décida de fomenter une rébellion contre lui, et, étant donné l’amour porté au Roi dans ce pays, sa douceur et son inoffensivité (et l’absence de précédent aussi...), la protection qui lui était attribuée était faible et quasiment nulle. Ce fut tout juste si sa mort n’était pas offerte sur un plateau d’argent...
Quelques gardes protégeaient le château, et ils furent rapidement éliminés, sauf un, qui réussit à courir prévenir le roi de l’arrivée d’un petit régiment. Le roi réussit à envoyer sa femme et sa fille dans les souterrains secrets du château avant que le traitre n’arrive. Il ne les revit jamais, poignardé en plein cœur par un de ses plus fidèles conseillers...
De temps à autre, il lui arrive de susurrer à son fils des conseils et des informations concernant la gestion du royaume. Bien qu’il n’ait jamais voulu l’inciter à reprendre son trône par la force, il est fier de lui et ne veut pas qu’il reproduise les mêmes erreurs que lui...
Caractère :Samael est un loup, il a le sang chaud et des instincts animaux qu’il réprime autant qu’il le peut, laissant place à une apparence de froideur, que dément constamment son regard brûlant d’énergie contenue. Il s’embarrasse rarement des préambules lassants qui font perdre du temps et préfère aller à l’essentiel, poser les questions qui dérangent, quitte à devoir essuyer quelques petits duels par la suite – après tout, l’exercice met en forme et permet d’éliminer les opposants à sa couronne en toute légalité...
Il est plutôt perfectionniste, aime faire les choses bien et jusqu’au bout (ce qui fait de lui un amant hors pair...), il est doté d’une fierté avec laquelle il faut parfois savoir négocier. Il peut être très persistant, voir têtu, et la diplomatie n’est pas toujours son maître mot, ceci dit il arrive généralement à rattraper ses erreurs avec quelques sourires et poignées de main bien placées... Samael est également doté d’un certain humour, même si parfois assez noir...
En tant que roi, il est sévère, mais juste. S’il n’hésite pas à recourir à une exécution rapide et sommaire si nécessaire, Samael connaît cependant le prix et la valeur de la vie, et notamment celle de ses sujets qu’il protège comme il protège la sienne. Sa valeur au combat prouve son courage à toute épreuve et fait croire à une absence totale de peur. Mais c’est faux. La peur fait l’homme et lui permet de réfléchir de façon cohérente et en prenant compte des dangers l’entourant. Courage oui, témérité non. Pourquoi se jeter dans la gueule du lion si l’on peut lui servir un plateau de viande fraîche ? Non content d’être roi, Samael est un guerrier, un homme de la guerre, qui a vu bien plus de mort et de souffrance que vous n’en verrez jamais. Même s’il savoure le goût du sang, il aspire à une douceur à son côté, un bonheur qui lui permettrait de mieux supporter le poids de la couronne qu’il a récupéré.
Il est notamment un brillant stratège et un homme de sciences. Dans son enfance, il a étudié incessamment, se formant à toutes les disciplines pour mieux appréhender son environnement. Essayez de lui poser une colle... Il vous répondra toujours...
En amour, Samael est un amant enflammé mais dur. S’il aime les femmes avec passion, il ne leur offre jamais son cœur, se contentant de les faire crier de plaisir et de volupté. Il ne garde jamais une favorite plus de quelques semaines, ne fait jamais miroiter l’espoir d’une place à ses côtés. Il sait pertinemment que le jour où la femme de sa vie arrivera, il la reconnaîtra. Et jamais ce ne sera une de ces femmes qui ne désirent rien d’autre de lui que son corps ou son trône.
Apparence : Samael est un grand loup d’un mètre quatre-vingt-douze, doté d’une peau cuivrée ma foi très appétissante, bronzée sans excès. L’exercice physique, les nombreux combats auquel il participe, ses chasses en solitaire, font de lui un homme à la fois souple et musclé. Rude combattant, chasseur habile, roi sévère, loup avisé et prudent, il joue de ses multiples talents pour gouverner un peuple parfois cruel et inconstant.
Au sein d’un visage allongé, aux pommettes saillantes, où son loup se reconnaît parfois, ses yeux d’un vert puissant, vif mettent facilement mal à l’aise. Il s’en sert sans scrupule comme une arme pour déstabiliser ses sujets et forcer la vérité. Il connaît l’instabilité de son trône et use de son charisme animal et de sa volonté de fer pour asseoir son pouvoir et contrôler la population.
Noire, teintée de reflets gris-violets, lisse longue et volatile, la chevelure royale rend bien des femmes de la cours jalouses, sans compter celles qui n’ont qu’une idée en tête : y plonger les mains durant une nuit brûlante et passionnée pour devenir la favorite attitrée. Son sourire, généralement sardonique, peut se teinter d’une tendresse toute relative quand il l’adresse à une femme destinée à rejoindre sa couche. Ceci dit, la perversité et la langueur y ont aussi une très grande place...
Samael n’étant pas un roi passif et délicat, il évite les tenues efféminées au profit de vêtements sobres, élégants mais plus dans le style barbare que dandy. Il affectionne particulièrement ceux qui le laissent libre de ses mouvements, vêtu durant les entraînements d’un simple pagne de cuir et de protections métalliques couvrant ses bras et ses jambes, provoquant volontairement ceux qui veulent sa mort, vivant au détriment des attentats répétés contre lui.
Un de ses rares vices restera les bijoux en or au style plutôt tribal qui viennent avantageusement couvrir son torse et parfois ses bras et avant-bras, la plupart du temps déguisés en discrète mais néanmoins élégante protection. Vivre à moitié nu ne le complexe absolument pas, l’aidant au contraire à faire démonstration de sa puissance brutale mais non pas dénuée de réflexion. Il intimide par sa stature, il brise par sa force, mais il maintient également à flot un royaume envahi par des forces opposées.
Son loup est une grande bête au pelage gris-violet, d’un mètre quatre-vingt-douze au garrot. Sous forme mi-homme, mi-animal, il n’est pas vraiment beau à voir... Des crocs des griffes, un poil dru, épais et dur, des yeux verts sombres roulants dans leur orbite, bref, l’archétype du loup-garou...
Arme: Large épée dont la lame en argent tranche chair et os avec la facilité liée à la puissance de son propriétaire. Le manche est en or gravé et incrusté de pierre précieuse, et si on y regarde de plus près, on voit la forme d’un loup en pleine attaque se détacher sur le fourreau de cuir.
Inventaire : Un pendentif en or orné d’un large saphir contenant une boucle sombre comme la nuit appartenant à sa future épouse, qu’il accroche à sa ceinture, à côté de son épée.
Un artefact : une broche en forme de tête de loup d’une matière inconnue, aux reflets d’or et d’argent mêlé. S’il fait couler son sang avec l’épingle de la broche, il se transformera automatiquement. Cependant, il ne contrôle pas mieux son loup et les blessures subit durant cette période sont plus longues à cicatriser qu’en temps normal.
Compétences : Instinct animal :
Le lycan est en symbiose avec les animaux quel qu’ils soient et peut les inciter à faire certaines choses selon ses ordres.
Hypnose par la voix :
Samael peut donner à sa voix une intensité particulière qui force les gens à l’écouter et à lui obéir. Seul avec un autre homme, il peut l’inciter à dire ou faire des choses contre sa volonté, mais face à une foule, il arrivera juste à les captiver suffisamment pour les forcer à l’écouter...
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